Note de conjoncture - Mai 2022

Après la folle envolée des prix sur les mois de mars et avril, il semblerait que la période de stagnation qui a démarré début mai se traduise aujourd’hui par une correction baissière des tarifs. Elle touche en premier lieu la filière minerai. Les tôles, noires comme revêtues, connaissent une détente sur les prix. Il en va de même pour les tubes. La filière ferraille, extrêmement impactée par le conflit russo-ukrainien, connaît encore des tensions. Ainsi, les prix restent haut sur les laminés, les poutrelles et les produits béton. Néanmoins quelques signes d’apaisement se font entendre. Enfin, la progression continue des prix de l’aluminium qui s’opère depuis presque deux ans maintenant semble s’essouffler.

Plusieurs facteurs expliquent ces évolutions.

D’abord, la période d’euphorie de mars dans la consommation a laissé place à une consommation ralentie depuis quelques semaines. L’offre d’acier s’est donc reconstituée et absorbe de nouveau le niveau de demande. D’où la raison de tarifs qui se réajustent.

Ensuite, les perturbations liées à la reprise du COVID-19 en Chine, premier consommateur de matières premières mondial, implique une sous-consommation d’acier et d’aluminium. Associé à cela, le trafic maritime reste grandement paralysé par un embouteillage monstre dans les ports Chinois, qui sont à l’arrêt pour nombre d’entre eux.

L’heure est donc à une détente relative à court terme. Néanmoins, les perturbations maintiennent les marchés sous pression et l’environnement économique reste mouvant. Il est raisonnable de croire que les tarifs atteints sur le front des aciers il y a deux mois aient été un phénomène exceptionnel lié à l’ouverture de la guerre en Ukraine qui semble se calmer aujourd’hui. Les prix de l’énergie et la destruction de moyens de production quant à eux sont des facteurs qui entretiendront des prix à un niveau assez élevé. Reste à savoir dans quelle mesure.