Note de conjoncture - Juillet 2022

Après la folie haussière des mois de mars et avril, conséquence du conflit en Ukraine, nous assistons depuis quelques semaines à un repli très marqué des prix. Si la flambée du printemps s’expliquait par la forte hausse des coûts de l’énergie et par la crainte de pénuries, elle a été largement accentuée par le vent de panique qui a saisi toute la filière et qui s’est traduit par une très forte demande apparente constituée d’achats de précaution.

A partir de fin mai, les stocks étant reconstitués, la demande a fortement baissé. D’autant plus que le niveau des prix excessivement élevés a incité tous les acheteurs à la plus grande prudence. Ainsi, ce ralentissement très marqué, tout particulièrement dans les pays du Sud de l’Europe, explique cet inversement de tendance, avec une chute généralisée des prix qui touche toutes les familles de produits, aciers au carbone comme aluminium et aciers inoxydables. Ces baisses ont été accentuées par la situation en Chine, où la politique zéro covid s’est traduit par un quasi-arrêt de l’activité économique dans certaines régions, comme celle de Shanghai.

En ce début du mois de juillet, la question principale est de savoir si la baisse de prix va se poursuivre ou si nous allons atteindre prochainement le point bas. Il faudra donc surveiller principalement :

• L’évolution des coûts de l’énergie et du transport : s’ils restent à des niveaux aussi élevés qu’actuellement, les prix des aciers pourraient se stabiliser prochainement.
• Les prix de la ferraille dont l’évolution se répercute immédiatement sur les prix des aciers issus de la filière électrique : après avoir fortement baissés ces dernières semaines, quelle tendance sur le 3^ème trimestre ?
• La situation sanitaire en Chine et son impact sur l’activité industrielle.
• L’évolution de la situation économique générale en Europe : une baisse de la croissance, voire une entrée en récession auront des conséquences sur le niveau de demande dans la filière aciers.
• Le niveau des stocks qui devraient rapidement revenir à des niveaux bas. Une amélioration de la demande pourrait donc se faire sentir après les congés d’été.

Nous entamons donc le 2^ème semestre avec beaucoup d’interrogations sur l’évolution de la demande mais nous privilégions plutôt une tendance qui semble malgré tout se dessiner : une stabilisation et un retour à des niveaux de prix plus raisonnables, après la folie de ces derniers mois. Et c’est plutôt une bonne nouvelle pour l’ensemble des acteurs de la filière aciers.